Abordons une adaptation évolutive évidente lors de la visualisation de photos macro sous-marines.
De nombreuses créatures ont besoin de dissimuler leur apparence soit pour se protéger des chasseurs, soit parce qu’elles sont elles-mêmes des chasseurs et ne veulent pas révéler leur emplacement.
Comme la plupart des photographes le savent, l’un des meilleurs moyens de localiser une créature cachée parmi les mauvaises herbes, les coraux, les rochers, etc. est de rechercher le motif régulier de ses yeux. Rondes, symétriques et bien souvent noires, il est facile de les chercher parmi le fond.
C’est exactement ce que le chasseur et la proie ont appris à rechercher également. L’un pour se nourrir, l’autre pour se protéger. De cette façon, les yeux ont évolué de plusieurs manières afin d’éviter la détection et de semer la confusion chez l’observateur.
La compétition entre chasseur et proie est un moteur majeur de l’évolution, conduisant à des adaptations vraiment incroyables à travers une « course aux armements » constante entre animaux partageant le même environnement.
C’est l’oeil d’un flet. L’œil s’est adapté pour briser son motif non seulement avec la couleur, mais aussi avec les appendices charnus sur son dessus.
L’œil d’un poisson-grenouille a des motifs brisant son contour, ainsi qu’un appendice charnu qui brise la symétrie de l’iris.
De même ici, ce poisson-grenouille a des taches sur tout son corps pour dissimuler l’emplacement de son véritable œil.
Ce poisson grenouille utilise une astuce différente. De larges bandes de couleur masquent la forme de son corps, ainsi que l’emplacement du seul aspect symétrique sur celui-ci : le rond de l’iris.
De même, ce poisson cardinal de pyjama utilise une large bande de couleur pour dissimuler l’emplacement de l’iris.
L’œil de ce poisson-globe a une adaptation en forme de filet qui déguise sa forme.
Le poisson crocodile, prédateur embusqué exceptionnel, possède un filet encore plus élaboré camouflant la forme de son œil. Incroyablement, le nerf optique semble capable de compenser toute cette quantité d’interférences que les fioritures doivent introduire.
Les poissons-papillons emploient deux techniques à la fois : une large bande de couleur recouvre l’œil réel, tandis qu’un faux œil apparaît à l’arrière du corps. Les scientifiques ne sont pas certains des avantages évolutifs de telles adaptations, ils peuvent aider à déguiser le contour de l’animal, le faire paraître plus grand que ce qu’il est réellement, ou confondre les prédateurs en attaquant une partie moins vulnérable du corps.
Le juvénile de la morue de Baramundi (Chromileptes altivelis) va trop loin en masquant l’emplacement de son œil avec des taches similaires sur tout son corps.
Texte et photos de Babis Sfougaris.